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C’est quoi le doomscrolling ? 📱

Depuis l’apparition des Smartphones, un phénomène se développe le « Doomscrolling ». On fait le point sur une habitude qui n’est pas sans conséquence.

Au réveil, entre deux cours, à la caisse d’un supermarché, en attendant le bus ou même en parlant à tes amis, tu regardes tes réseaux sociaux et tu fais défiler (scroller) frénétiquement ton feed. En une minute, tu peux avoir visionné une centaine de posts ou de news. Ce phénomène se répète plusieurs fois dans ta journée, si bien que tu ne sais même plus pourquoi tu es allé consulter les réseaux à la base.

Entre les mauvaises nouvelles, les publications alarmistes, les publicités des influenceurs, Twitter, Instagram, Tik Tok ou encore Facebook sont inondés de posts qui ne te concernent pas vraiment, mais que tu consultes, tout de même, malgré toi.

Scroller jusqu’à l’infini

Bien que ton œil passe très furtivement sur ces posts, ton cerveau enregistre leur contenu, si bien que certains utilisateurs sont gagnés par la tristesse et, même, par une forme de dépression. Tout ça, à force d’être confrontés à des mauvaises nouvelles, c’est ce qu’on appelle le Doomscrolling. En anglais, « Doom » peut se traduire par « ruine » et « scrolling » par faire défiler. Tu l’as compris, le Doomscrolling signifie faire défiler jusqu’à sa perte, c’est, exactement, le comportement compulsif que nous avons décrit un peu plus haut.

Cette habitude de consommation des réseaux sociaux, en particulier, et Internet, en général, a été très bien décrite par Daniel Geiselhart, auteur et cofondateur du collectif Tech Trash, dans une interview à Kombini Techno. Il explique : « Le doomscrolling, c’est quoi ? C’est quand je suis avec mon smartphone, que je suis en train de scroller sur mon fils d’actu sur les réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrit. Je scrolle sans m’arrêter et donc j’ingurgite sans arrêt des infos négatives et qui sont souvent de pire en pire ». Le Doomscrolling te rend donc anxieux, agressif et surtout très aigri envers les autres. Il te met dans un état de stress intense.

Une dépression par l’info

Quand tu ne lis pas des informations très anxiogènes sur les atrocités du monde, tu te prends la vie rêvée des stars et des influenceurs en pleine poire. De quoi se dire que ta vie à côté, elle n’est pas strass et paillette ! Bien souvent, ce sont les informations tristes et sordides qui captent le plus notre attention. On a tous un petit côté voyeuriste. Par exemple, lorsque l’on tombe sur un titre accrocheur de news sur un fait-divers, tu ne peux, généralement, pas t’empêcher d’ouvrir la news, de la lire et d’aller voir si tu ne trouves pas d’autres articles sur le sujet. C’est le même genre de phénomène lorsqu’une tuerie, un drame ou un acte terroriste se produisent. Beaucoup sont tentés de passer la journée avec BFMTV ou LCI en fond. Histoire de ne rien louper des événements tragiques qui se jouent.

Daniel Geiselhart rappelle dans cette interview que la première fois que l’expression Doomscrolling a été utilisée, c’est par un internaute anonyme, sur Twitter, en 2018. Daniel Geiselhart analyse : « Les journaux américains et anglais ont repris le terme avec la crise sanitaire. Il existait déjà depuis longtemps. Il ne faut pas avoir honte de doomscroller. C’est quelque chose qui est devenu naturel, mais c’est une situation dangereuse pour nous. On a tendance à se ruer sur les informations ».

Un comportement normal

Pourquoi scrolle-t-on sans fin ? L’expert répond : « À cause du modèle économique des plateformes que l’on utilise. Parce que ces plateformes ont un modèle économique qui repose sur la publicité donc sur l’attention ». Il poursuit : « Je regarde plusieurs informations négatives, et ben la plateforme va me recommander de plus en plus d’informations du même acabit ». Le docteur Elena Touroni, psychologue et cofondatrice de la Chelsea Psychology Clinic, explique à Cosmopolitan UK : « Vérifier et rechercher des informations de manière obsessionnelle est ce que nous appelons un « comportement de sécurité », et il est motivé par le besoin de se rassurer ». Dans une société qui sort de trois années de Covid-19 et qui est frappée par des pénuries et des hausses tarifaires liées à la guerre en Ukraine, il est tout à fait normal de vouloir se rassurer, mais attention que cela ne produise pas l’effet inverse. En deux mots, lâche ton téléphone, pour vivre un peu plus sereinement. Tu ne vas pas changer le monde en consultant le maximum d’informations possibles.

Un article de Magali Vogel

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